Retour sur Séance - 12/10/2025
- Cedric Lesluyes
- 2 nov.
- 2 min de lecture
Chers amis, voici les points qui nous semblent les plus marquants de notre rencontre du 12 octobre 2025.
A- Des symboles de foi comme équations. La structure de la Bible porte de fortes propositions de foi[1] -des symboles- présentées sous la forme d'équations. Les plus marquantes sont probablement יְהוָה אֱלֹהִים / le Seigneur est Dieu et Ἰησοῦς Χριστός, Jésus est Christ[2]. Nous avons parlé ici d'équation car il s'agit du même processus cognitif qui met en équivalence deux expressions qui sont a priori totalement dissemblables, souvent avec une forme de réalisation, d'épiphanie (le fameux εὕρηκᾰ / Eurêka ! d'Archimède). Aucune réduction de la Bible à une forme de proto-science mais l’inverse : la Bible s'offre à la foi ET à la raison[3].
B- Un monde sans Dieu ? Le rouleau d’Esther, dans sa version massorétique, ne portant pas une seule fois le nom de Dieu, il faudra être attentif à la tension-potentiel qui, le plus souvent, est générée par la relation entre le personnage et Dieu. Si le livre est puissant, et nous pensons qu’il l’est, cette tension-potentiel doit être présente.
C- La vie en diaspora. Un élément constitutif du Rouleau d’Esther y est l’ancrage des Juifs dans la vie diasporique. Le Temple est également absent de la vie des personnages du Rouleau. Il faudra donc être attentif à cette absence de toute référence à la Terre d’Israël[4].
D- Ahashverosh. Nous pouvons raisonnablement assimiler Assuérus à Xerxès Ier, ce qui nous donne des éléments intéressants concernant le parcours et la personnalité de ce roi.
E- Le luxe de détails présentés dès le début du chapitre 1 concernant le palais de Suse, n’est pas fantaisiste, mais correspond bien aux données historiques, jusqu’à l’archéologie la plus récente.
F- L’actualité d’Israël. Au-delà de tout affrontement idéologique, nous pouvons nous entendre sur le fait que ce minuscule bout de terre du Moyen-Orient demeure celui vers lequel Dieu veut que convergent les regards d’une partie non négligeable de l’humanité.
G- La prochaine. Nous avons maintenant à entrer dans le récit du banquet et de la calamiteuse disgrâce de Vashti.
[1] Autrement dit, elle présente une théologie.
[2] On peut penser à Jonas, qui présente l'identité peu évidente au premier abord du Dieu de destruction qui condamne et du Dieu de miséricorde qui accompagne.
[3] C'est la fameuse formule d'Anselme de Canterbury (1033-1109) : fides quaerens intellectum, la foi en quête de l’intelligence.
[4] L’histoire d’Esther, si l’on suit l’assimilation Assuérus = Xerxès Ier, est contemporaine de la reconstruction du Second Temple, racontée par Esdras. Deux livres racontant des événements contemporains, l’un totalement diasporique, l’autre totalement centré sur Jérusalem.



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